Les besoins émotionnels fondamentaux #2
Sans eux, l'enfant perçoit la vie comme une menace, et le monde comme un univers dangereux.
Dans ce post, j’explore les 3 besoins émotionnels les plus fondamentaux. Ceux sans lesquels un enfant ne peut se développer sainement.
J’expose ces informations à partir des notes prises lors d’une interview d’Alex Howard, fondateur de Conscious Life. Vous pouvez, si vous le désirez, relire le premier message que j’ai écrit en introduction à ce sujet :
Lorsque ces besoins ne sont pas suffisamment assouvis, l’enfant met en place des stratégies pour faire sans eux. Des stratégies qui lui permettent, malgré ce manque, d’affronter le monde.
Mais souvent ces stratégies sont la cause de la plupart des souffrances et des difficultés que la vie impose.
Je rappelle quels sont ces besoins fondamentaux :
le besoin de sécurité
le besoin d’amour
le besoin de limites
En tant qu’enfant, et aussi en tant qu’adulte, l’être humain a besoin de sentir que le monde est un endroit sûr, dans lequel il est en sécurité.
Pour cet enfant, ce qui donne de la sécurité, c’est d’avoir de la prévisibilité.
Que l’environnement soit prévisible. Que les personnes qui s’occupent de lui fassent preuve de cohérence. Que les personnes qui sont importantes pour lui sachent le tenir dans leurs bras pour qu’il s’y sente en sécurité. Que les personnes qui l’entourent soient capables de réguler leur propre système nerveux, de sorte que lorsque l’enfant fusionne avec elles, il le fait dans un espace de calme et de retenue.
Ce sentiment de sécurité vient aussi de l’absence de toute sorte de violence, de manipulation, ou de choses qui apportent de la confusion.
Lorsqu’enfant nous n’avons pas assez cette sensation de sécurité, nous en concluons que le monde n’est pas un endroit sûr.
Et de ce fait, notre Système Nerveux Autonome accepte ce postulat comme étant une réalité définitive, et il reste en permanence en mode stress. (J’aurai l’occasion plus tard, dans Aller mieux !, de vous expliquer le rôle du SNA dans le stress, son fonctionnement et les impacts que cela porte dans le corps et dans l’esprit.)
C’est le second de ces besoins fondamentaux. Il existe aussi bien chez l’enfant que chez l’adulte. Cependant l’adulte a la maturité cognitive suffisante pour comprendre les obstacles à l’expression et à la perception de cet amour.
Chez l’enfant, c’est l’expérience de se sentir adoré par ses parents, par les personnes qui l’entourent. Il se sent spécial, aimé. Il en tire le sentiment d’être pour eux la chose la plus importante du monde, au moins à certains moments. Pas dans le sens où l’enfant est gâté lorsqu’il obtient tout ce qu’il désire, mais au moins lorsque par moments il a le sentiment qu’il est suffisamment spécial pour que ses parents aient envie d’être avec lui, que ses parents l’aiment, que ses parents aiment être avec lui.
Mais c’est une chose de savoir qu’on est aimé, et une autre chose de sentir qu’on est aimé. Il peut arriver d’avoir des parents qui aiment leur enfant, mais qui ne savent pas bien le leur exprimer. Il peut aussi arriver qu’il y ait des moments où l’enfant peut percevoir des messages confus : l’amour peut être accordé en fonction de conditions, et non pas d’une manière inconditionnelle.
Lorsque ce besoin d’amour n’est pas rempli, il y a un effet important sur ce qui se passe en nous. Souvent nous développons des stratégies pour faire face à ce manque, car il s’agit bien d’un besoin, pas d’une envie.
Si l’enfant ne se sent pas aimé, son besoin l’amène à faire quelque chose pour obtenir cet amour.
L’enfant apprend alors qu’il obtient l’amour pour ce qu’il fait, et non pour qui il est.
Ces besoins émotionnels peuvent donc être subtils et complexes, car ce n’est pas de savoir qu’on est aimé qui est important, mais c’est de le ressentir.
C’est celui dont on parle le moins dans les milieux psycho-émotionnels. Souvent, les gens sont à l’aise avec la notion de sécurité et la notion d’amour. Mais le besoin de limites ? de frontières ? d’un parent qui aime suffisamment pour savoir dire non ?
L’enfant a l’impression qu’il ne veut pas de limites.
Il a envie de faire tout ce qu’il veut quand il veut.
Mais en réalité, ce sont les limites qui nous disent que nous sommes en sécurité. Alors que s’il n’y a qu’un espace totalement libre, cela induit le sentiment angoissant qu’il n’y a aucune retenue.
La limite signifie : “je t’aime assez pour te garder à l’intérieur d’une limite”.
La limite permet de comprendre : “au delà de cette limite, tu risques de vivre des expériences difficiles. À l’intérieur, tu as la liberté de vivre et d’agir à ta guise.”
Les limites fixées convenablement sont des limites responsabilisantes. Pas des limites écrasantes. Quelquefois la limite doit être vraiment rigide, mais souvent il faut y ajouter un peu de sensibilité, pour que l’enfant ressente que ses besoins ne sont pas simplement écrasés et effacés, qu’ils sont considérés, mais aussi que ce parent l’aime suffisamment pour exister face à lui.
Une autre chose qu’apporte la limite, c’est un sentiment de force intérieure. C’est typiquement cette énergie masculine qui dit “Tu as ce qu’il faut (dans ce contexte). Vas-y. Sors. (Dans ce cadre,) fais ce que tu veux.” Dans les relations avec les autres, c’est ce qui me permet de savoir que je peux me défendre, que je peux dire non, que j’ai le droit de fixer mes propres limites.
Les enfants qui n’ont pas ces repères sont ceux qui sont le plus harcelés, car ils ne savent pas comment imposer ces limites.
Mais il n’est pas facile de maintenir les limites fixées. Les parents n’ont pas toujours les ressources, l’énergie, le temps nécessaires pour assurer le respect des limites. Souvent les parents menacent et ne vérifient pas. Alors l’enfant n’apprend pas ce qu’est la réalité d’une limite solide, cohérente et stable.
Lorsque nous n’apprenons pas à nous sentir en sécurité, que nous n’apprenons pas que nous sommes aimé pour qui nous sommes, et que nous n’apprenons pas ces limites et cette auto-discipline, cela donne un certain biais à notre approche de la vie.
Lorsque ces besoins ont été suffisamment remplis, certainement pas de manière parfaite, mais assez pour avoir un certain sentiment de sécurité, un sentiment d’être aimé et un certain sens des limites, il devient plus aisé d’affronter les événements de la vie.
Mais à l’inverse, sans ces solidités fondamentales, si nous traversons des événements plus difficiles, comme un trauma, un divorce, des difficultés financières, un deuil, etc., ces événements nous impactent avec plus de sévérité.
Nous apprenons des choses comme : le monde est dangereux, je n’ai pas ce qu’il faut, je ne mérite pas d’être aimé. Ou bien, je ne dois pas montrer mes émotions, car je peux en être blessé, ou blesser quelqu’un d’autre.
Car les manques dans ces solidités affectent non seulement notre relation au monde, mais aussi nos relations interpersonnelles.
Une fois que ce tableau est dressé, il peut être intéressant de procéder à l’inventaire des manques. Non pour faire un bilan et conclure que la vie est mal faite. Mais pour déterminer quelles stratégies je peux mettre en place pour avancer, continuer de réparer et combler ces manques.
Car si je ne travaille pas consciemment sur ces sujets, inconsciemment je vais mettre en place des moyens de remplacer tel besoin par tel fonctionnement.
Ce sont des besoins. Pas des envies. Un besoin doit être nourri d’une manière ou d’une autre.
De plus, les outils que je vous enseigne (auto-hypnose, EFT, méditation…) sont tout à fait pertinents pour établir des stratégies plus judicieuses.
Utilisez-les !
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